Vous n’allez probablement pas me croire, mais je vous jure que ce que je vais vous raconter m’est bel et bien arrivé.
Il y a un mois, mon ami Bryon et moi avons décidé de sortir les skis et le snowboard (pour Byron. Personne n’est parfait !) afin de skier la nuit, à la lampe frontale. Il était un peu tôt en saison, mais nous avions eu plusieurs journées de neige, alors nous tentions notre chance.
Le ski au Yukon c’est sérieux, mais surtout rempli de surprises!
Jamais de ma vie je n’aurais pu imaginer un tel scénario.
Avez-vous des idées de ce qui s’est passé ?
Nous stationnons l’autobus, enfilons les bottes et préparons l’équipement pour monter, avec fébrilité. Nous avons attendu ce jour tout l’été. La nuit est parfaite. Elle est froide avec un ciel couvert d’étoiles.
Ce que j’aime, à propos de skier la nuit est cette tranquillité, ce silence qui se brise à chaque pas, à chaque respiration. Ce sentiment d’exaltation qui permet à tes sens d’être aux aguets.
Nous commençons à monter tout en discutant de la saison qui vient et de notre espoir d’avoir une saison de ski incroyable.
Tser comme deux gamins qui jasent de leurs cadeaux la veille de Noël.
Le ciel est magnifique et cela nous fait penser que skier sous les aurores boréales serait le comble du bonheur, un rêve ! À ce moment, à environ un tiers de la montagne, nous entendons des bruits autour de nous, mais surtout des cris étranges que ni un ni l’autre ne reconnait. Le stress augmente. C’est dans ces moments-là que tu te souviens que le Yukon c’est sauvage. Malgré ces bruits, nous décidons de continuer à monter. Quelques mètres plus tard, nous faisons face à face avec une famille de lynx ! Oui, oui des lynx. En fait, 5 lynx à près de 10 mètres de nous. Évidemment, nous figeons, sans dire un mot. Les yeux grands ouverts, on se regarde, tout en ayant un œil sur le groupe. Ne sachant pas trop quoi faire, nous attendons. L’attente est brève, car ces gros chats ont fait que passer devant nous et ont fini par disparaître dans les bois. Une expérience incroyable qui nous rappelle à quel point la vie est belle et pleine de surprises.
On se remet tranquillement de nos émotions, en continuant de monter. La nuit avance rapidement alors nous décidons de nous arrêter près du sommet pour entamer la descente. Avant de complètement descendre la montagne, nous voulons prendre quelques photos et vidéos, dans le premier pitch. Pendant qu’on prépare notre équipement en mode descente, le ciel éclate. Il éclate d’un vert pétillant. Les aurores boréales dansent comme si un chef d’orchestre les dirige. Nous ne savons plus où regarder. Pour quelques minutes, le temps s’arrête. C’est avec les yeux grands ouverts, bouche bée et les jambes figées dans la neige que nous contemplons ce spectacle. Ensuite, l’euphorie ! Nous crions, dansons, se donne des high five et l’on se saute dans les bras. Nous skions finalement sous les aurores boréales. Un moment que nous ne pensions jamais réellement vivre, ci tôt.
Vous pensez que la soirée se termine ainsi ? Oh que non ! Il était une fois, deux skieurs et un coyote ! Bien oui, lors de la descente nous nous arrêtons à plusieurs reprises, car un coyote nous pourchasse et tente de nous attaquer. Il court près de nous, près de nos mollets, pendant que nous skions. On s’arrête, il reste là, à distance d’un pôle de ski et surtout il n’est pas très amical !
Après toutes ces émotions, nous sommes finalement arrivés à l’autobus (oui, j’ai un autobus et je l’ai converti en VR). Une bonne bière et de la musique ; quoi de mieux pour finir cette soirée de dingue.
P.S. Byron amuse-toi au Japon et accumule les faceshots pour moi ! Don’t forget : ramen, ski, repeat !
M.